Samedi 16 Novembre 2002

 

13h30 : Le mépris...

C'est un peu pour Moravia, un peu pour la musique de Georges Delerue que j'écoute en boucle les yeux dans le brouillard, un peu parce que je me sens comme Piccoli, un peu aussi parce que Ben voit en ce moment l'assistant de Godard sur ce film là justement... Mais c'est surtout parce qu'hier soir je me suis sentie méprisée...

 

Drôle de semaine que celle qui s'achève... Un jour férié gai comme un dimanche en Bulgarie, deux jours de laryngite clouée au lit, deux jours de boulot exténuant à me faire rembarrer par des stockistes de pièces automobile pour avoir osé leur demander leurs marque d'huile préférée, leurs préférence en matière de batteries, le tonnage de peinture vendu et enfin si leurs "ponts" sont plutôt "facom", "fog", "ravaglioni", "muller" ou "werther" (ah les caprices des garagistes !) Karen, Samy et moi commencions tant et tant à tirer la langue que nous avons décidé de nous arrêter à la fin de la mission, le 18 novembre au soir... Bon débarras ! Hier soir, Alice fêtait chez elle ses "un an de chômage", elle avait invité JC, Bébert, Vince, (les 3 compères du dernier nouvel an), Karen et... Ben. Après ma délicieuse journée à réaliser que je ne serai pas payée pour mon jour férié étant donné que j'étais absente le lendemain, après avoir disputé un ou deux débilos au téléphone et surtout après avoir eu quelques maux et quelques silences durant la semaine avec Ben, j'étais hier soir d'une humeur massacrante. 

 

Je n'aurais pas dû boire autant de Tavel, ni ce petit blanc pour finir la soirée... Je n'aurai pas dû raccompagner Ben à la grille... Je n'aurai pas dû lui demander ce qu'il entendait par "mais Scrib, qu'est ce que tu veux ?" Je n'aurais pas dû m'enflammer devant cet allumeur... Je n'aurais pas dû croire bêtement comme toutes mes copines qu'un type qui m'envoie des sms de "bonne nuit" tous les soirs, qui m'inclut dans tous ces projets professionnels, qui me prend la main ou me caresse le dos, qui se fait passer pour mon copain devant toutes les caissières, allait sincèrement investir ma vie de mots tendres et de câlins fougueux... 

 

J'ai tout gardé sous la croûte, bien au fond, au plus dense de mon cœur, comme une fève planqué sous une tonne de frangipane. Je n'ai rien montré quand il m'a dit "tu es sympa, rigolote mais pour le moment je ne souhaite personne dans ma vie". J'ai même osé un "tout à fait !" lorsqu'il m'a dit "si j'étais parfois sec c'est parce qu'il y a quelques temps je pensais que tu t'intéressais à moi - mais plus maintenant, je le vois bien - et je ne voulais pas donner de faux espoirs" (c'te blague !) J'ai souri, je me suis campée sur mes deux jambes, les enfonçant dans le ciment de la cour pour ne pas vaciller. J'ai tout de même lancé un "t'es un petit allumeur quand même ! Je ne t'ai jamais forcé à me dire que j'étais "charmante"..."- C'était pour être poli, parce que j'étais gêné !" Voyons, mon bon Ben, gêné ? Toi ? Et pourquoi pas timide tant qu'on y est ?! "Reste donc égal à toi même, pas besoin d'être ni TROP gentil ni TROP sec pour me faire passer des élucubration de "messages subliminaux" et évite de penser à ma place, tu ne m'as jamais intéressé !" Ah ? "OUI ! AH !" Il a fini sur un "mieux vaut qu'on en reparle à tête reposé", l'air contrit... J'ai lâché un "non mais je crois qu'on s'est parlé franchement et qu'il n'y a rien à ajouter, rentre bien !"

 

J'ai rejoint la fête. J'ai dit quelques mots à Karen et Alice qui attendaient de savoir s'il y avait eu "bisou" ou pas. Ma voix se faisait monocorde, j'étais comme "absente", assommée en fait... Karen est rentrée chez elle, les autres ensuite, j'ai rangé un peu, ai préparé mon lit et la crise d'angoisse est arrivée... Des tremblements incontrôlables, mon cou qui se crispe, un nausée comme une vague qui repart et revient jusqu'à 4h30 du matin... Alice m'a donné un duvet, impossible de m'empêcher de grelotter, je voulais être chez moi, je voulais les bras de maman, j'avais une grosse envie de pleurer mais pas moyen de décoincer une seule larme. Et cette maudite envie de vomir qui ne me quittait pas ! Bonbons à la menthe, de l'eau, "on essaie du Motilium ? Tu veux un vogalène Lyoc ? Viens, on va mettre la télé jusqu'à ce que tu t'endormes... Oui, on change, c'est pas une chanson vraiment marrante Marie..." Non, pas vraiment, non...

 

Ce matin, ma première pensée fut d'être rassurée de n'avoir pas été malade finalement cette nuit, la deuxième fut pour Ben. Pourquoi m'a t il rejeté ? Pourquoi ? Pourquoi aujourd'hui ?! Pourquoi ce maudit 16 novembre, anniversaire de Silvio ? C'est la malédiction des scorpions qui s'est abattue sur ma pauvre petite tête de moineau ? Arf... 

 

J'ai pris le bus avec Alice qui devait aller faire des achats de cadeaux pour son amie N., je lui ai souhaité une bonne semaine de vacances à Madère avec sa petite bande et j'ai été retrouver "ma maman". Elle m'a fait un steak haché, des endives au roquefort et m'a passée des feuilles de Sopalin pendant tout le repas... Elle a été bien. J'ai tellement pleuré ce midi que je me sens neuve comme un bébé. Ma tante, la fameuse, celle avec qui "j'ai du mal" vient d'arriver... Maman va l'emmener au nouveau salon de thé qui s'est ouvert dans le quartier. ça me laissera le champs libre pour lire en regarder tourner la machine à laver... 

 

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