Samedi 08 Mars 2003

 

 

12h41 : Les filles appellent le printemps de toute leur force...

Il n'y a qu'à les regarder pour comprendre. J'en ai même vu une en petit haut d'été l'autre jour qui traversait la rue. Sans manteau, sans pull, comme invoquant les rayons du soleil à se poser sur elle. Il y en a même qui sortent en jupe sans bas, c'est dire ! Moi je sors avec mon gilet de grand mère... Pas la grosse doudoune, mais j'appelle aussi, comme les filles, le printemps. Besoin de bouffées de rayons, besoin de rêver à l'été, besoin de renaissance dans un coquillage, peut être ? J'ai passé la semaine dans un état second. Peu de sommeil, peu d'appétit, peu ou pas l'envie de rire ou de parler. Pas du tout l'envie de lire ou d'écrire... Ma tête est un tunnel dans lequel passe et repasse chaque minute un train de contradictions... J'ai des amies dont le couple éclate, d'autres qui enfantent. 2003 bouscule l'ordre et me plonge dans un tsunami de perplexité. Ben n'a pas donné signe de vie depuis huit jours... Certains pensent qu'il a peur, qu'il a honte, d'autres qu'il réfléchit à ce qu'il doit faire vis à vis de moi. Pour ma part je sens qu'il ne m'aime définitivement pas. Qu'il a joué tout du long. Enfin, ça, c'est la pensée de la minute parce que la suivante je lui trouverai encore mille excuses, mais pour l'instant je me tiens à ça. Hier, je n'en pouvais plus, je voulais savoir. Je lui ai envoyé un sms pour lui demander si finalement il avait été "viré" de son boulot. Il n'a reçu mon message que ce matin et il a répondu : "euh... yes ! For sure !" Je ne suis pas bilingue mais j'imagine qu'il intègre notre grande famille de chômeurs... Cela dit, notre échange s'est arrêté là. Il a d'autres tchat à fouetter sans doute...

 

Quand Ben s'est aperçu que le bracelet m'allait trop grand, samedi dernier, il m'a tout de suite proposé d'aller ensemble le changer ce week end. Bien sûr, ça, c'était "avant" la scène. J'ai l'impression que ce n'est plus d'actualité. De toutes façons je ne porte plus ce bracelet que par intermittente... Il me brûle, me gène, comme un caillou dans ma chaussure, comme un Benoît qui envahit ma vie sans y être. J'ai été très entourée cette semaine, mes ami(e)s sont venues aux nouvelles. Je ne voulais pas trop parler de ce qui me préoccupait et pourtant, malgré moi, ça sortait. C'était douloureux et ça ne changeait rien mais ça sortait tout de même, de moi. Russel a essayé de me secouer, en vain. Je sais qu'il s'inquiète pour moi. Peine perdue, quand je suis dans cet état là il faut me laisser me remettre seule sur mes jambes. J'ai toutefois apprécié l'effort. A noter aussi, ces 24h, mardi chez Alice. On est allée voir catch me if you can (un peu décevant) et on a fini notre nuit à regarder Lilo & Stich en DVD en mangeant des crêpes... Paraît que c'était Mardi Gras... J'ai délaissé mes recherches d'emploi. J'en ai assez envoyé la semaine dernière pour attendre quelques retours (qui ne viendront sans doute pas) et cette pensée me laisse un peu de répit. Je devrais toucher ce mois-ci quelques sous de l'État pour m'aider à tenir. ça ne sera pas de trop ! A part ça, cette semaine ? Eh bien rien. Juste ce train qui passe, charriant cauchemars, solitude et désœuvrement romantico nostalgique... Le reste m'apparaît bien futile à détailler et les mots me manquent... ça sera tout pour aujourd'hui.

 

18h35 : Sortie prendre l'air

Avec Karen et son petit frère. En plus du treillis kaki d'hier, je me suis offerte des basket Adidas (oui, j'achète français :P) Il parait que ce modèle s'appelle "superstar". Eh bien ! Souhaitons qu'elles me transmettent un peu de leur aura... Mon père rentre ce soir... Il n'était pas là de la semaine.

 

20h07 : Le tuer !

Parfois, c'est tout bonnement de ça que j'ai envie ! Pour ces réflexions. Quand il dit d'une de mes copines qu'elle est "branque", qu'elle a une "mauvaise influence sur moi", que ce n'est pas ce qui me faut, (mais qu'en sait il de ce qu'il me faut ??? Et qui est celui que tout le monde traite d'asocial et de clodo ici ? Qui est il ce pauvre fou pour juger les autres ??), quand il attend que je sois sortie de la pièce pour déblatérer sur mon compte, quand il répond à ma mère que Béca a du boulot, elle, -dans les cas où maman l'informe de la pénurie d'emploi pour les gens de mon âge-, quand il me dit tout heureux de sa petite semaine d'escapade que je vais encooore me lever à 15h et me coucher à 4h (alors que 1/je n'ai jamais fait ça et que 2/il n'a jamais été là pour le savoir et enfin 3/il vit perpétuellement en décalé par rapport à nous et se permet de me faire des remarques. Je hais ce pauvre type qui se croit supérieur à tous en traitant le monde comme si nous étions des merdes et qui n'ose pas affronter mon regard en face !

 

On a dit de moi aujourd'hui...

Derrière ces écrits, ne se cache t'il pas une petite fille ivre d'illusions et trop consciente de l'être, passionnée et romantique, qui ne croit en rien mais veut croire en tout, qui a les pieds sur terre mais laisse ses rêves gouverner sa vie, qui cache sa fragilité par ses sourires, qui dit pardon quand les coups sont pour elle, qui n'a qu'une certitude : celle qui n'en existe aucune...

 

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