Lundi 03 Mars 2003
18h02 : Maintenant ça va, je peux raconter...
Depuis samedi matin, je vis dans un état d'anxiété quasi permanente, comme si j'attendais une catastrophe... Maintenant que la catastrophe est arrivée (et aussi parce que ça y est, je sors de chez le dentiste) je pense pouvoir de nouveau me nourrir et dormir correctement... Je suis assez épuisée en fait... Samedi après midi, Alice est venue me soutenir jusqu'au grand moment de 20h30. Elle m'a offert entre chose un tableau qu'elle a dessiné et encadré elle même. C'était un moment émouvant et magnifique ! J'ai fait ma teinture, puis suis allée chez le coiffeur pour un beau brushing et enfin on s'est préparées pour la fête. Maquillage très au point, fringues impeccables, bigoudis pour la miss et tenue super sexy, nous étions enfin prêtes ! A 20h30, seule Gazou était sur les lieux puis peu à peu les autres invités sont arrivés, tous plus souriants les uns que les autres. J'ai reçu plusieurs très jolis cadeaux dont je vous ferai grâce de la liste détaillée cette année et on m'a gratifié aussi de nombreux compliments sur mon physique (qui, ma foi, à 29 ans, sont toujours bons à prendre ! ;o) Très vite je me suis sentie dépassée par les évènements, je suivais la serveuse des yeux pour m'assurer que tout se passait bien avec mes invités et papillonnais de droite à gauche pour prendre des nouvelles de chacun... Seulement, l'impression générale que je ressors de cette soirée est que je n'ai pu passer le temps que j'aurais voulu avec mes amis... Il y avait la musique, les gens qui chantaient, ceux qui dansaient, ça s'interpellait de partout et j'ai l'impression d'avoir laissé de côté bien trop d'invités ! Comme mon portable ne captait pas dans la salle, je suis montée un peu au premier pour voir si j'avais des messages de ceux qui n'étaient pas encore arrivés et c'est là que Ben est entré. Il m'a complimenté sur ma nouvelle coupe, me disant (avec diablement l'air de le penser !) que ça m'allait à merveille et je remarquais à mon tour qu'il portait la chemise que j'avais préférée dans sa penderie... Hasard ou pas, je ne l'avais jamais aussi beau... Il était parfaitement séduisant et s'était vraiment fait "beau"pour l'occasion.
Je me suis énormément amusée, j'ai dansé, fait la folle, joué avec les ballons que Pikachu avait trouvé dans son petit paquet surprise et gonflé pour taper sur les gens ;o) et tout se déroulait absolument à merveille ! Mes amis avait l'air de bien profiter aussi de la soirée et ils étaient plus de 30 à parler et à s'amuser ensemble. C'était assez magique à voir ! Vers 23h j'ai commencé à ouvrir mes (trop) nombreux présents... Arrivée à celui de Ben, j'ai senti beaucoup de regards braqués sur moi... Mes copines attendaient aussi impatiemment que moi de savoir ce qu'il m'avait offert... Et Vince a même crié : "c'est une bague de fiançailles !" (C'EST MALIN CA !) Son cadeau était si beau que j'ai eu beaucoup de mal à retrouver une contenance tant j'étais soufflée... Il s'agissait d'une pochette des musées nationaux dans laquelle il y avait une bourse en velours noir, lui même fermé par une cordelette rouge. En l'ouvrant j'ai découvert un superbe jonc en argent massif, serpent ouvragé s'enroulant jusqu'à se clore pour former ce magnifique bracelet... Je contemplais la beauté de cette tête de reptile ouvragée, avec ses petits yeux "verre" et je ne savais pas quoi dire... C'est une réplique d'un bijou trouvé à Pompéi et datant d'avant J.C, dont on peut admirer le modèle au musée du Louvre... Un bijou culturel en quelque sorte... Avouez que ça coupe le souffle un cadeau pareil ! (je ne blâme pas les autres bien sûr, mais ce cadeau-là a été vraiment choisi avec soin pour moi, par quelqu'un qui me connaît bien... C'en est troublant !) Ben rougissait de plaisir en voyant ma tête... Et moi j'étais, j'avoue, assez transportée par tant de réflexion et de romantisme... J'ai remercié tout le monde et la fête à continué de plus belle ! Des amis ont chanté, c'était très drôle et Pika a pas mal aussi amusé la galerie, j'étais heureuse de voir qu'il pouvait autant se plaire à une fête de "grands". Régulièrement, quelques amis me prenaient à part pour me demander qui était ce beau jeune homme qui ne me quittait jamais du regard et qui s'évertuait à essayer de dénouer les cordons de mon petit top noir à chaque fois que je passais près de lui (héhé) Lorsque je disais qu'il s'agissait de Ben on me complimentait sur mes goûts et on me souhaitait "bien du bonheur"suivi d'un clin d'oeil. Pour la plupart d'entre eux (garçons ET filles) cette conclusion amoureuse aurait, à n'en point douter, lieu lors de cette soirée ou à la fin tant Monsieur Ben me couvait de regards langoureux et ne parlait que de moi dans les apartés qu'il avait avec Karen... J'avoue que moi même, je n'avais jamais vu Ben autant "sous le charme". Il a déployé un jeu amoureux digne des plus belles comédies romantiques du grand écran ! Je commençais à me dire que finalement, il avait dû réfléchir pendant tout ce temps et que j'étais bien obligée de me rendre compte qu'il me draguait comme personne ne l'avait fait depuis bien longtemps ! J'étais sur mon petit nuage et ce n'était pas fini !
Bien plus tard, alors que je parlais avec Ben des petits cadeaux que je lui avais fait pour Noël et qu'il me disait que le carnet (le Livre, disait-il !) que je lui avait écrit comptait plus que tout pour lui, que c'était extrêmement précieux car "sublimé" par mes mots... (mouarf !) Il disait encore que si son appartement brûlait, c'est cela qu'il sauverait ! Bref, il me disait toutes ces jolies choses lorsque le DJ a dit dans le micro que c'était mon anniversaire et qu'en plus j'allais monter sur scène... (Ce n'était bien entendu absolument pas prévu et je ne m'étais inscrite à aucune chanson !) Le DJ a ensuite rajouté que je ne chanterais pas seule puisqu'un certain Benoît allait m'accompagner pour chanter avec moi... "Parole, Parole" de Dalida & Alain Delon... Je ne sais pas si tout le monde connaît cette chanson, alors en voici le texte -dont les paroles en disent long...-. (en bleu ce que me susurrait Ben, en rose ce que je devais lui répondre en chantant...) C'est étrange, je ne sais pas ce qui m'arrive ce soir, Je te regarde comme pour la première fois Encore des mots toujours des mots les mêmes mots Je ne sais plus comme te dire, Rien que des mots Mais tu es cette belle histoire d'amour... que je ne cesserai jamais de lire. Des mots faciles des mots fragiles C'était trop beau Tu es d'hier et de demain Bien trop beau De toujours ma seule vérité. Mais c'est fini le temps des rêves Les souvenirs se fanent aussi quand on les oublie Tu es comme le vent qui fait chanter les violons et emporte au loin le parfum des roses. Caramels, bonbons et chocolats Par moments, je ne te comprends pas. Merci, pas pour moi Mais tu peux bien les offrir à une autre qui aime le vent et le parfum des roses Moi, les mots tendres enrobés de douceur se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur Une parole encore. Parole, parole, parole Ecoute-moi. Parole, parole, parole Je t'en prie. Parole, parole, parole Je te jure. Parole, parole, parole, parole, parole encore des paroles que tu sèmes au vent Voilà mon destin te parler.... te parler comme la première fois. Encore des mots toujours des mots les mêmes mots Comme j'aimerais que tu me comprennes. Rien que des mots Que tu m'écoutes au moins une fois. Des mots magiques des mots tactiques qui sonnent faux Tu es mon rêve défendu. Oui, tellement faux Mon seul tourment et mon unique espérance. Rien ne t'arrête quand tu commences Si tu savais comme j'ai envie d'un peu de silence Tu es pour moi la seule musique... qui fit danser les étoiles sur les dunes Caramels, bonbons et chocolats Si tu n'existais pas déjà je t'inventerais. Merci, pas pour moi Mais tu peux bien les offrir à une autre qui aime les étoiles sur les dunes Moi, les mots tendres enrobés de douceur se posent sur ma bouche mais jamais sur mon cœur Encore un mot juste une parole Parole, parole, parole Ecoute-moi. Parole, parole, parole Je t'en prie. Parole, parole, parole Je te jure. Parole, parole, parole, parole, parole encore des paroles que tu sèmes au vent Que tu es belle ! Parole, parole, parole Que tu est belle ! Parole, parole, parole Que tu es belle ! Parole, parole, parole Que tu es belle ! Parole, parole, parole, parole, parole encore des paroles que tu sèmes au vent... Inutile de vous dire que l'émotion était à son paroxysme à la fin de notre drôle d'interprétation ! Jamais personne n'avait usé de tant de charme d'imagination pour tenter de me plaire... Si je ne l'avais été depuis toujours, je crois que j'aurais été... Conquise ! J'avais les jambes qui tremblaient, tout le monde nous regardait, Alice a mitraillé la scène avec son téléobjectif et définitivement, c'était un immense moment de bonheur brut !
Une fois rassise, j'ai repris avec Ben notre conversation et là, au détour d'une phrase Ben me dit : "je suis vraiment content de te revoir, je sais que par le passé, ça a beaucoup été de ma faute, j'ai joué de cette ambiguïté dans mes sentiments. Tu sais, quand tu m'as laissé ce message des cadeaux dans ma boite aux lettres, je suis descendu en trombe, j'ai trouvé le DVD qui dépassait mais je n'ai pas pensé à ouvrir la boite aux lettres. C'est pourquoi je n'ai découvert le carnet et le reste que le lendemain... Si tu savais comme j'ai eu honte de moi ! Honte de t'avoir abandonné comme ça... Enfin, maintenant de l'eau a coulé sous les ponts et je suis content qu'on puisse être vraiment COPAINS maintenant !" C'est derniers mots m'ont fait l'effet d'une douche froide et Sam, à l'autre bout de la pièce s'est levée d'un bond de sa chaise et elle est venue me mettre la main sur l'épaule en me disant "ça va ? T'es pâle, t'as l'air triste !" C'est à ce moment je crois que Ben a réellement pris conscience, qu'à la différence de ce qu'il escomptait je l'aimais toujours et certainement pas comme un simple "copain" ! Il a dit avec un faux sourire à Sam "oui... heu... Elle est toujours comme ça quand elle est avec moi... C'est moi qui l'a rend triste je crois..." Plus j'essayais de retrouver une contenance, plus mes mains tremblaient... La pièce tournait autour de moi. J'avais envie de le haïr du plus profond de moi pour tout ce qu'il avait fait ce soir-là. Mes pensées se bousculaient, les larmes m'obscurcissaient la vue... J'avais l'impression que mon corps tout entier ressentait les secousses d'un tremblement de terre... C'était un pur cauchemar ! Je me suis levée de ma chaise pour que personne ne me voit pleurer et j'ai laissé Ben planté là pour aller me réfugier dans la petite pièce du fond. Ben m'a rejoint immédiatement. Il m'a pris dans ses bras, m'a tendu un mouchoir, bredouillait des excuses... Je lui ai demandé pourquoi il avait déployé tant de séduction, de romantisme, et ce, devant tous mes amis pour finir par me dire ça ! Je lui ai rappelé que dans le carnet je lui avait demandé de me laisser en paix et de ne se montrer de nouveau que s'il avait décidé de me prendre pour petite amie. Je pleurais comme une fontaine, il avait beau tout dire, tout essayé, rien n'arrêtait ma peine. Il m'a avoué que pendant ces deux derniers mois il "s'était arrangé pour avoir de mes nouvelles", c'est là qu'il m'a appris qu'il avait téléphoné à Karen pour prendre discrètement de mes nouvelles. Un peu déçue que Karen ne m'en ait pas parlé, je suis montée sur mes grands chevaux et j'ai dit tout net (enfin, entre deux larmes quand même) qu'il n'était pas "mon mec" et que donc il n'avait ni à prendre de mes nouvelles via copines interposées, ni à me trouver du boulot, ni même à m'offrir des bijoux se sentant redevable d'un amour qu'il ne saurait jamais partager ! Il m'a répondu que j'étais une amie, sa meilleure sans doute, et même bien plus qu'une amie mais qu'il avait eu le cœur brisé par une fille dans le passé et que donc maintenant il n'en avait plus... De cœur ! Qu'il était incapable de ressentir de l'amour pour quelqu'un, qu'il n'y arrivait plus, qu'il ne voulait plus de petite amie pour l'instant. Il a donc fini de me détruire, me laissant vide et pantelante avec pour seule réponse à mon "mais pourquoi tout ça, ce soir alors ?" qu'un simple et tout petit "pour te faire plaisir" !
J'avais l'impression que je n'étais plus capable d'encaisser autant de pitié et de complaisance de sa part et que je m'en allais une fois de plus lui dire de ne plus jamais se présenter devant moi mais j'en étais en fait, purement incapable... Je tournais son bracelet autour de mon poignet en lui disant que "soit", j'allais essayer d'être amie avec lui, pour me reprendre quelques secondes plus tard en lui disant que finalement je ne savais pas si j'en serais capable... J'ai dit que je voulais aller me coucher, que j'étais vidée et abattue et il a proposé de suivre mon taxi jusqu'à chez moi pour me dire au revoir une fois rendue chez moi mais j'ai refusé... Il a quitté la pièce, Alice m'a rejointe pour me découvrir dans un sale état qui lui a presque mis les larmes aux yeux de tristesse pour moi et finalement Ben est revenu. Alice l'a croisé assez mécontente. J'ai pensé à toute la honte qui m'attendrait lorsque je sortirai moi même de la pièce... Comment expliquer tout ça aux autres sans passer pour une oie blanche ? Ben m'a prise dans ses bras, il m'a fait un gros bisou sur chaque joue, bien appuyé, et il m'a dit "à très bientôt"... Deux très bons amis m'ont ramené et j'ai très mal dormi pendant 4 pauvres petites heures. Réveillée en nage après un terrible cauchemar dont je reparlais plus tard je réalisais que Ben ne s'était pas manifesté... Je ne quittais pas la chambre de tout le dimanche à pleurer comme une madeleine trempée dans du lait. Maman et Papa sont venus me voir, chacun y est allé de son mot de réconfort. Mon père m'a dit "l'amour est parfois un duel, parfais un duo", ce soir-là pour moi, l'amour avait été les deux... Maman m'a dit, elle, qu'il valait mieux d'un type bien qui me respectât plutôt qu'un goujat qui coucherait une nuit avec moi pour ne jamais me revoir et que Ben était quelqu'un que je ne devais pas lâcher comme ça... Que je devais être "patiente". Moi, j'étais et je suis toujours d'ailleurs, paumée... Complètement paumée et je ne sais plus du tout quoi faire... Le soir Alice et Karen m'ont remonté le moral, Alice m'a avouée qu'elle aussi savait que Ben avait pris de mes nouvelles. Je ne leur en veux pas... Elles ne voulaient pas me créer de faux espoirs. Chacune m'a rassurée en me disant que je n'étais pas folle et Ben avait vraiment passé la soirée à me séduire et qu'elles non plus n'y comprenaient rien... Plus tard, dans la soirée, Russel m'a téléphoné pour avoir des nouvelles... Je ne voulais bien sûr pas lui dire ce qui avait gâché ma fête mais finalement, une fois qu'il m'eut parlé d'une fille avec qui il était sorti pendant qu'on ne se parlait plus et d'une autre pour laquelle il avait eu le coup de foudre samedi dernier, j'ai pensé qu'il s'était assez bien remis de son coup de cœur pour moi pour que je lui parle de ce qui me préoccupait...
Comme toujours, surtout quand j'ai besoin d'une épaule pour pleurer, Russel a été fantastique. Il m'a décodé le comportement de Ben comme seul un homme pouvait le faire. D'après lui, il est indéniable que Ben se voile la face et qu'il est amoureux de moi, mais, toujours d'après Russel, Ben est terrorisé... Il essaye de me faire fuir pour être sûr de la force de mon amour, il me teste et en même temps il a peur. Peur de ce qu'une relation suivie avec moi pourrait chambouler dans ses plus intimes convictions. Peur de souffrir, peur de ne pas donner assez à une fille qui attend énormément... Je n'y vois pas plus clair pour autant mais ça se tient son raisonnement... Je suis encore triste mais je sais que je ne tournerai pas la page facilement. Tant pis, peut être bien que Ben vaut cette torture ! Je souffre mais je dois reconnaître qu'avant ce fiasco, il m'a apporté un bonheur inestimable...
Aujourd'hui je suis encore
allée à un rendez vous avec une conseillère en recherche d'emploi et cet
après midi je suis passée chez le dentiste pour refaire mon plombage. Ce fut
encore une journée épuisante psychologiquement et j'aspire à de la paix ce
soir et à une pleine nuit sans ombre... Je me sens à bout. Je n'ai pas trop
souffert chez le dentiste, mis à part une trouille bleue mais le doc m'a forcé
à prendre directement dans son cabinet 3 comprimés d'antibiotique (à cause de
ma fuite mitrale...) Il est vrai que par les temps qui courent il faut que je le
ménage... Mon cœur... Il n'a déjà que trop souffert !
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