Mardi 13 Mai 2003
15h09 - Jour de grève : Les adorateurs de Sainte Feignasse seront en tête du cortège ,
suivront les admirateurs de Sainte Glandouille : des halte-roupillons sont prévues tous les vingt mètres, cette sortie constituant pour beaucoup le seul exercice physique de l'année.
Salut à toi public ! Que te dire sur ma vie trépidante ? Que mon gâteau de riz fut délicieux ? Mais ça, tu t'en fous public, d'ailleurs, moi je serai toi public, je m'en foutrais pas mal aussi du gâteau de riz et d'ailleurs de tout ce qui peut être écrit ici, mais bon puisque t'es là, public, lis donc ça aussi...
Jusqu'ici, (comme un acteur le disait dans le film La Haine), tout va bien... Sauf peut être que le padre rentre jeudi mais bon, comme on est mardi, on va pas s'affoler non plus. Sauf aussi que BB est la dernière des blondes abruties, mais ça aussi c'est pas bien grave... La grève, arf, non, pas bien grave non plus, je m'en branle en cadence de cette grève, chui pas concernée ! J'aurai pas de retraite, tant pis, je le savais déjà et j'ai prévu le coup ! Je mourrai avant, d'un cancer du poumon ou d'amour, va savoir... De toutes façons j'ai pas encore passé les concours pour être fonctionnaires, n'ai aucune intention d'être infirmière et le privé me fait pas plus envie même si à choisir... Enfin. Non, moi ce qui me fait plaisir c'est la perspective de voir Alice, de dîner aussi avec Karen demain soir en terrasse, c'est que maman a fini par prendre rendez vous avec son médecin, qu'un type plutôt très mignon me drague comme un fou (mais j'en parle pas encore ici, parce qu'il peut me saouler avant d'être devenu un personnage récurrent et que c'est plus sympa de parler de mon gâteau de riz que de lui), que jeudi je vais en mission photos dans la rue avec Alice pour qu'elle ramène une péloche de bambins à son photographe de Royan à l'ascension, que samedi je m'envole pour Toulon voir mon cher frère et mes nièces, que Russel m'envoie des mails aussi marrants que celui que je viens de recevoir et surtout que Ben ait refait surface (quel bel homme !)
En ce moment je suis d'une insouciance frisant le cauchemar ! :D Il n'y a pas plus je m'en foutiste de ma situation que moi en ce moment. Non, non, même vous je vous bats ! Pas de boulot ? Pas trop de sous ? Pas d'appart ? Hallucinant comme ces derniers jours je n'en ai rien à foutre ! J'ai la santé (sans compter la chaussette) je suis en vie, il fait beau, et surtout je suis quelqu'un d'absolument exceptionnel ! C'est dingue, je n'avais pas remarqué avant mais en fait, là, ça me saute aux yeux ! Sans déconner c'est trop vrai !! J'ai aussi réalisé l'autre jour que j'avais le pouvoir de ne faire qu'uniquement ce qui me plaisait. Alors certes, je n'ai pas les signes extérieurs de celle qui a comme on dit "réussi" dans la vie (vous savez, boulot, appart, amour, bébé...) mais non seulement je goûte ma "réussite" personnelle (ma liberté de mouvements, d'envies, de passer mon temps à réfléchir sur la vie plutôt que sur mes factures, de me cultiver, de sortir, d'échanger avec mes amis chômeurs, de me divertir parfois sans me soucier du temps qui passe, mais en plus je n'ai pas les à côtés que supportent tout ceux qui doivent se battre pour mériter leur "réussite sociale"). On m'aime même sans boulot, appart et bébé et je n'ai ni à supporter les grèves, ni les fins de mois difficiles, ni les réveils en pleine nuit, les levers aux aurores, la fièvre du petit dernier, les ragnagnas de la patronne, les transports en commun blindés, les sandwich au déjeuner, les ronflements d'un mec et ses états d'âme...) Bref, tout est question d'angle de vue mais à bien y réfléchir j'ai une vie délicieusement insouciante et particulièrement aventurière, dangereuse, exaltante et j'aime avoir cette vie-là, différente justement, de celle des autres même je me doute bien qu'elle ne va pas durer. Youpi tout ça !
Samedi soir, alors que je chattais avec mon mignon en regardant vaguement la télé, Ben m'a envoyé un sms qui disait "yop, devant vot' télé j'imagine ?" (tiens un revenant ?!) ce à quoi j'ai répondu "entre autre oui..." (il croit que j'ai un copain, souvenez vous ! Alors je laisse planer un doute sur mes "activités") Il m'a renvoyé un :"ah... entre ces choses là..." (bingo !) Le lendemain, dimanche soir, alors que je sortais de la douche, il revient à l'assaut des cimes : "hello, z'êtes libre pour dîner, là.. maintenant." DIANTRE ! C'est le coup de calgon du mois on dirait ! :D Décidément il est réglé comme une horloge notre Big Ben ! Tous les mois, quasi pile, j'ai droit à ma petite relance sournoise... Bien entendu ravie, je lui ai répondu : "désolée Ben, mais là c'est pas du tout possible, une autre fois si tu veux bien me prévenir un peu plus en avance" suivi d'une image de loup qui fait un clin d'œil. Réponse de ouf du bel homme : "Tant pis ! Pour moi !" suivi d'une image de loup qui pleure à chaudes larmes façon Tex Avery. Eh bien ! Ben qui me fait le coup des larmes et de l'apitoiement ! On aura tout vu ! J'avoue que j'ai eu du mal à fermer l'œil cette nuit-là... C'est fou, tous les mois ça me fait les mêmes guilis dans le ventre... Je m'aperçois à chaque fois combien je tiens encore à lui. (du moment bien sûr, qu'il n'en sait rien... ;-) A quand le message où il m'écrira : "mea culpa, mea maxima culpa" ??
--> Je vais vous dire un secret... J'aimerai bien qu'il ne s'arrête pas à cette réponse de ma part et qu'il me propose rapidement un autre dîner... ;-)
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